Association Nationale des Parents d'Enfants Sourds

Notre histoire

L’éducation des sourds depuis l'abbé de l'épée jusqu'à nos jours.

Prémices de l’éducation en LSF

L'abbé de l'Épée est à l’origine en 1760 de l’enseignement dispensé aux jeunes sourds, ainsi que l’accès à des méthodes gestuelles pour mener à bien cette éducation. Il inventa une méthode, les « signes méthodiques », mais il ne connaissait pas la langue de ses élèves. Il fut le premier à avoir reconnu l’importance du gestuel pour l'éducation des sourds, mais aussi d'avoir offert une place pour les sourds et les signes, grâce à ses démonstrations publiques, jusque devant le roi. Il a aussi permis de réunir les jeunes sourds, autrefois isolés, qui ont ainsi pu développer et perfectionner la langue des signes.

Image
Image

L’Âge d’or

En 1829, Ferdinand Berthier qui suivi sa scolarité dans les instituts créé par l'abbé de l'Épée devient l'un des premiers professeurs sourds, puis doyen des professeurs. Il représentera à la fois la figure de l’intellectuel sourd et du militant pour la reconnaissance de la langue des signes et du droit des sourds. Il fut considéré, dans la société civile, comme l'un des intellectuels de l’époque. Auteur de nombreux livres et articles, il entretiendra une correspondance avec les ministères et le roi, ainsi qu’avec des intellectuels de son époque, comme Victor Hugo. A partir des années 1830, arrive la troisième génération de sourds depuis la création de l’institut par L'abbé de l'Épée. C’est le début de l’âge d’or de la culture sourde. D’abord par la présence de grandes figures de l’Histoire sourde, dont Ferdinand Berthier Auguste Bébian, Laurent Clerc ... mais aussi par la naissance du combat pour la reconnaissance de la culture sourde.

L’interdiction de la LSF

En parallèle, les méthodes d'éducation des jeunes sourds changent. Les nouveaux directeurs d'instituts, développent alors des méthodes fondées sur la rééducation de la parole nommées « oralisme » dont les signes sont complètement absents, et contre lesquelles, naturellement, se battent les intellectuels sourds, dont Berthier, qui défend un bilinguisme langue des signes / français écrit. En 1880, un congrès international se réunit à Milan pour décider quelle méthode, entre la langue des signes ou de l’oralisme, était la plus adaptée à l’éducation des sourds. Sur les 255 participants, il y avait seulement 3 sourds et sans interprete. À l'issue de ce Congrès, la langue des signes fut interdite dans l'ensemble des pays participants, à l'exception des États-Unis et de l'Angleterre. Dès lors, l'enseignement en langue des signes est interdit partout dans le monde. Des intellectuels sourds, comme Ferdinand Berthier, Henri Gaillard et d'autres luttent pour sauver et protéger la langue des signes et aussi encourager l'enseignement en langue des signes plutôt qu'à l'oral.

Image
Image

Le réveil sourd

Durant un siècle, jusque dans les années 1980, la langue des signes est interdite, méprisée et marginalisée aux seules associations de sourds. Dans les établissements les moins stricts, elle est permise dans les cours de récréation. Cependant, durant les années 1980, se produit ce que les sourds appellent le « réveil sourd ». Durant ces années 1980 et jusque récemment, de nombreuses manifestations sont organisées afin de demander la reconnaissance de la langue des signes française. Ce n'est qu'en 1991, par la loi Fabius, que l’Assemblée nationale autorise l’utilisation de la langue des signes française pour l’éducation des enfants sourds. En 2005, la loi Française reconnaît la langue des signes française comme une langue à part entière.

Création ANPES

En 1980, l'association nationale 2LPE a ouvert la voie à l'éducation bilingue pour les sourds (Français/LSF) en France en créant des structures scolaires a Poitiers, Toulouse, Champs/marne et Bayonne. En 1988, suite à l'éclatement de 2LPE pour raisons budgétaires, les parents créaient en 1989 une coordination Nationale des parents de l'éducation bilingue , puis devenu en 1991 un « comité de défense de l'éducation bilingue ». C'est ainsi qu'est apparu la Loi 91-73 du 18 janvier 1991: « Dans l'éducation des jeunes sourds, la liberté de choix entre une communication bilingue – langue des signes et français – et une communication orale est de droit. » Mais la mise en oeuvre de cette loi fut très difficile et les structures bilingues n'avaient pas davantage de moyens pour se développer. Cette situation a poussé les parents a se mobiliser afin de faire appliquer la loi. Une coordination nationale de parents rencontrait l'ANPEDA , il y avait des divergences. L''ANPEDA refusant de promouvoir l'éducation bilingue, un groupe de parents décida de créer une association de parents pour la promotion de l'éducation bilingue. C'est ainsi qu'est né l'association ANPES en 1995.

Image